Tout l’été

Tout l’été s’achève sur la phrase qui introduisait Les cosmopolites: « Comment peut-on être juif russe ? ». Comme si la boucle était bouclée et la trilogie qui compte aussi Gris du ciel pouvait se refermer. Une fin où l’auteur se confond avec ses personnages et le roman avec la vie.

Les deux frères, Edward et David, tous deux nés en Russie, ont été séparés par l’histoire de leur famille. Le premier, l’aîné, a été élevé en Angleterre ; le cadet, en France. Et leur éducation les a tant marqués qu’ils sont désormais des adolescents que presque tout oppose. Ils se retrouvent à Dinard à l’été 1939. C’est là où écoutent ensemble le tocsin annonçant la Seconde  Guerre mondiale. Un moment gravé dans leur mémoire qui annonce une nouvelle séparation. Edward part se battre sous le drapeau britannique dans le désert égyptien où il passe très près de la mort. David, lui, se heurte au sort réservé aux juifs sous l’Occupation, prend ensuite le maquis dans l’Ain et participe à la libération de Lyon.

Après être passés de Londres à Paris, de New York à Moscou et Tel Aviv, les frères Stern trouvent enfin leur port d’attache. Edward dans un kibboutz du Néguev ; David en France auprès de Claire et devant une feuille blanche. Et pour accueillir tous les murmures du monde, pour faire de sa conscience une « âme cosmopolite », David n’a aucune hésitation : seul « le français, ma patrie » et « ses phrases majestueuses et lentes » lui permettent d’atteindre son but.

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