Dans ce tome II de l’Histoire du passé, Le rêve d’une ombre, Jean Blot décrit à nouveau cet « homme qui marche à tâtons vers lui-même ». Là encore, l’anthropophanie est au cœur du propos, cette fois-ci la Grèce antique qui marque une étape décisive dans l’histoire de l’humanité. Elle a, en quelque sorte, révélé l’homme à lui-même par son histoire et ses lettres et lui a donné morale, destin et idéal par sa philosophie.
C’est un vrai amoureux de la Grèce qui nous guide dans l’évolution de ce pays depuis les épopées fondatrices d’Homère et d’Hésiode, nous livre son mystère par la voix de Pindare et de son vers « Skias onar anthropos », l’Homme est le rêve d’une ombre, vers qui donne son titre à cet ouvrage. Il nous communique son éblouissement devant cette Humanité grecque qui, après les guerre médiques, atteint son apogée avec la démocratie athénienne. Mais il ne tait pas ses fragilités, voire ses contradictions, la condamnation à mort de Socrate ou la guerre du Péloponnèse dans laquelle elle va s’abîmer. Elle s’élance à nouveau avec Alexandre le Grand, l’expansion de l’hellénisme et sa langue parlée jusqu’en Asie.
Ce livre est un éloge de la démocratie athénienne, cette école de l’humanité, une leçon néanmoins fragile selon Blot car « si le nous asservit le je, il n’est plus de progrès possible, mais si le je triomphe, le chaos guette ». Si la Grèce révèle par son histoire, voire son théâtre, le tragique de la condition humaine, elle nous montre le chemin de la sagesse qui commence par le célèbre « connais-toi toi-même ». Au regard du siècle qu’il a traversé, Blot garde espoir : « en un sens, la mission de la Grèce est terminée, en un autre elle commence ».
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