La Montagne Sainte n’est pas le seul récit que Jean Blot consacre à la Grèce, pays dont il fait l’une de ses terres de prédilection. Mais il s’agit là du Mont Athos, haut lieu de spiritualité de la chrétienté orthodoxe, où vit dans des monastères accrochés à ses rochers surplombant la mer, sa Communauté monastique. Pèlerin ou simple promeneur, le narrateur s’attarde peu sur les bâtiments religieux dont il déplore l’état délabré ou sur ces moines qui sacrifient la puissance esthétique du lieu à l’utile et au spirituel. Il leur préfère de loin les paysages et ses innombrables papillons. « La vue est splendide » dit-il sans cesse pour ne savoir comme décrire « le mouvement des collines qui s’en vont vers le soir et la paix de cette lumière où le soleil s’est éteint ».
Au Dieu pantocrator qu’il juge antipathique et dont la puissance efface toute grâce, Jean Blot préfère le silence et la solitude de ses longues marches éreintantes sous le soleil. « J’entends cette idée si neuve que l’homme seul (…) est un homme heureux ». Juif et incroyant, il cherche le mystère aussi enivrant qu’inaccessible que chacun porte en soi, le vide et le vertige que les ruines de la spiritualité occidentale ont recouverts.
Un propos qui serait grave si l’auteur ne se laissait pas aller à décrire quelques scènes et personnages du plus grand cocasse. Car, avec Jean Blot, l’humour n’est jamais très loin, un humour sans lequel il est bien difficile de vivre sa vie d’homme.
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