Ce roman, ou fresque familiale, débute par cette question qui est celle de Jean Blot : « Comment peut-on être juif russe ? ». Il y répondra par ce personnage qui lui ressemble, le jeune David, convaincu d’être d’abord un cosmopolite de circonstances poussé par la vie à le devenir par conviction. N’est-il pas né à Moscou, élevé ensuite en France avant d’entrer à l’ONU comme fonctionnaire international ?
Mais David a un père et un frère qui lui disputent la vedette, sans parler d’une sœur égarée en Russie et issue d’un premier lit. M. Stern, qui aime « beaucoup les femmes et peu les enfants », ne chérit sa progéniture que par la profonde culpabilité qu’il nourrit vis-à-vis d’elle. Edward, le frère, adopte l’attitude que son père abhorre : rester à Londres où il a fait ses études et où il se compose bientôt un personnage de vrai gentleman comme homme marié et conseiller juridique d’une association internationale d’intellectuels.
David, enfin, le cadet de la fratrie, depuis qu’il est petit, a fait l’apprentissage d’être sans attache, une expérience qu’il poursuit en passant de Rita à Claire et de Claire à Evita. Contrairement à son frère qui, enraciné dans un lieu, épouse le mouvement du temps, le « vagabond » qu’est David voit son existence soumise à l’espace, des villes comme Londres, Paris, New-York, Genève, où seul le présent compte et dont les nombreuses facettes, toutes colorées, n’obéissent qu’aux lois secrètes du sentiment.
Curiosité, humour, désespoir animent la vie de chacun. Mais seul David se veut citoyen du monde, une vérité d’homme qu’il va rechercher à travers la littérature.
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