Communiqué de presse
31 mars 2023
Le premier « Prix Jean Blot, en amitié »
à été attribué le 31 mars 2023, à François Sureau pour
«Un an dans la forêt » (Gallimard)
Jean Blot ( 1923-2019), écrivain, a souhaité doter la Fondation portant son nom, et placée sous l’égide de la Fondation de France, de deux prix littéraires remis alternativement tous les deux ans.
S’ajoutant au prix Vitale & Arnold Blokh, consacré à l’histoire de l’art et porté chaque année paire par l’INHA ( Institut national d’histoire de l’art), un second prix, le « Prix Jean Blot en amitié » couronne désormais chaque année impaire une oeuvre (essai, biographie, roman, hommage…) célébrant « les amitiés littéraires et artistiques » et publiée durant les deux années écoulées par un auteur autour de l’oeuvre ou la personnalité d’un créateur. Et ce dans l’esprit du fondateur de ce nouveau prix littéraire, Jean Blot, qui accordait une part très importante de son temps à son amitié avec nombre de grands écrivains et artistes internationaux.
Doté de 5000 euros, le « Prix Jean Blot, en amitié » est porté par l’association du festival littéraire international le Marathon des mots (Toulouse) dont Jean Blot fut le Président fondateur. Il fera également l’objet d’une lecture au Marathon des mots (24 juin 2023).
Le jury du « Prix Jean Blot, en amitié » se compose comme suit :
– Cristina Barbosa, photographe
– Caroline Bérenger, poète
– François Bordes, écrivain
– Sylvestre Clancier, écrivain
– Madeleine Gobeil, essayiste
– Jean-Marie Guinebert, poète, secrétaire général du « Prix Jean Blot, en amitié »
– Thierry Laget, écrivain
– Olivier Poivre d’Arvor, écrivain, président du « Prix Jean Blot, en amitié »
Pour la première édition du « Prix Jean Blot, en amitié », les six livres sélectionnés étaient :
– Claude Arnaud – Picasso tout contre Cocteau ( Grasset, février 2023) – L’amitié fatale et cruelle entre deux monstres sacrés ( 1915-1963).
– Bernard Chambaz – La peau du dos (éditions du sous-sol – août 2022) – Récit de l’amitié entre Auguste Renoir et Raoul Rigault, chef de la police pendant la Commune
– Michel Laval – Il est cinq heures, le cours est terminé (Les Belles Lettres – janvier 2023) – Biographie intellectuelle et personnelle du parcours de Bergson
– Florence Naugrette – Juliette Drouet, compagne du siècle (Flammarion, septembre 2022) – Biographie de Juliette Drouet et récit de sa relation amoureuse avec Victor Hugo
– Kerwin Spire – Monsieur Romain Gary – Écrivain-réalisateur (Gallimard, octobre 2022) – Récit des dernières années de la vie de Gary et en particulier de sa relation amoureuse avec Jean Seberg
– François Sureau – Un an dans la forêt (Gallimard, novembre 2022) – Récit de la relation amoureuse entre Blaise Cendrars et Elisabeth Prévost durant l’année 1938
JEAN BLOT ( 1923-2019)
UN ÉCRIVAIN QUI AIMAIT LES ÉCRIVAINS
PAR CAROLINE BÉRENGER
Jean Blot a traversé son siècle. Né Alexandre Blokh à Moscou en 1923, il est emporté sur les routes de l’exil. Après une étape à Berlin, sa famille se réfugie à Paris en 1925. L’enfant, juif et apatride, grandit dans l’émigration. Il reçoit une éducation cosmopolite en trois langues – le russe, le français et l’anglais. Mais la guerre le menace directement. En 1941, il échappe de peu à l’arrestation. Il est alors contraint à la clandestinité pour survivre et s’engage dans la Résistance sous le nom de Jean Blot. En 1943, il rejoint l’Armée secrète et devient homme de réseaux dans les maquis de l’Ain. En 1944, il participe à la libération de Lyon en tant que Lieutenant des FFI dans le régiment du Colonel Fabien. Il se forge une conscience politique éprouvée par le danger, prise en étau entre nazisme et stalinisme.
Au lendemain de la guerre, Jean Blot quitte l’Europe en ruines et s’envole pour l’Amérique, où les Nations Unies viennent d’être créées afin de reconstruire une paix durable.
Interprète à l’ONU (1946-1961) pendant la Guerre froide, en poste à New York puis à Genève, il traduit les discours des hommes d’État dans les situations de crise : Israël et la Palestine, Dien Bien Phu, Budapest ; il est envoyé en mission d’observation sur les zones de conflit, en Grèce, en Corée et en Amérique latine. Nommé à l’Unesco (1962-1981) à Paris, à la tête du Département des arts et des lettres, il s’engage pour la culture et l’éducation. Secrétaire du Pen Club international (1981-1997), il prend la défense des écrivains persécutés. Homme d’action, toujours en mouvement, Jean Blot est un grand témoin du XXe siècle.
Mais sa vocation est ailleurs. Il veut vivre en littérature, faire œuvre de sa vie. En fidélité à son père et au poète dont il porte le nom (Alexandre Blokh, 2007), il se fait passeur de la culture russe qu’il a contribué à diffuser en France par ses chroniques dans les revues Preuves, L’Arche, La NRF, ses traductions et ses essais (Mandelstam, 1972; Gontcharov, 1986; Nabokov, 1995; Le soleil se couche à l’est, 2005).
Il anime un parlement imaginaire des écrivains avec ses maîtres qui sont aussi ses amis et auxquels il consacre plusieurs études : Marcel Arland, Albert Camus, Louis Guilloux, Lawrence Durrel, Eugène Ionesco, Marguerite Yourcenar, Albert Cohen, Roger Caillois, Denis de Rougement, Michel Butor, Nathalie Sarraute et tant d’autres (Le roman, poésie de la prose, 2010, etc…). Jean Blot transmet une œuvre littéraire tissée de filiations et d’influences : romans polyphoniques d’une identité dispersée (Le Soleil de Cavouri, 1956; Les Enfants de New York, 1959; Les Cosmopolites, 1976) ; récits d’aventure relatant son expérience du monde (Le juif Margolin, 1998; Une Vie à deux, 2008) ; carnets de voyage ouvrant un paysage, avec sa perspective et ses lointains (Sporade, 1979; Tout sera paysage, 2015). Son amour des écrivains s’incarnera avec une série de portraits d’auteurs amis : En amitié, 2015.
« Prix Jean Blot, en amitié » :
contact@jeanblot.com
06 07 90 58 50
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