Une conception de la poésie et du travail poétique que n’aurait pas reniée Jean Blot, dont notre revue pleure avec ce numéro la disparition le 23 décembre. Évoquant la mort qui l’avait approché dans les années 2010, il disait avec l’humour souverain que tous lui reconnaissaient : «Je l’ai conviée à mon chevet... »Après sa Russie natale, puis Berlin, puis Paris, puis l’Angleterre, il avait pris racine à Paris et dans la langue française, ses deux patries d’élection et de prédilection («Le français c’est midi», aimait-il à dire). Guidé jusqu’à notre revue par François Bordes, il a, plus de vingt numéros durant, fait profiter notre revue de ses chroniques écrites dans une langue admirable, et denses de sa foisonnante expérience de romancier et d’essayiste reconnu, de haut fonctionnaire international et collaborateur de la nrf. Une sorte d’autre Romain Gary, avec qui il partage bien des traits, en moins tourmenté, qui souhaitait voir écrit sur sa tombe:« Il fut gai, énergique et tendre tous les jours de sa vie».
Les témoignages réunis par François Bordes et André Ughetto dans la belle rubrique Mémoire ne disent pas autre chose. Outre les éléments présents sur notre site, on pourra lire l’hommage de Sylvestre Clancier, son successeur à la présidence du PEN Club, dans Le Monde du 16 janvier, ainsi que réentendre la voix de Jean Blot/ Alexandre Blokh grâce à la série d’émissions À voix nue que France Culture lui avait consacrées en 2012.[…], permettez-moi de clore-ouvrir cet éditorial avec ces mots que Jean Blot écrivait il y a seulement deux numéros :
« Le poète me rend les neiges d’antan dans leur banalité et retrouve, dans le quotidien restitué au Sacré, le Réel. la vilaine fée de l’habitude a Tout endormi autour. Le poète viendra Le réveiller. [.. .} Il convient de se méfier du poétique forgé par le romantisme. Il cherche la fuite là où le poète nous rend le séjour. Il préfère les fantômes des rêves aux fruits de la réalité. Alors que l’âme aspire au retour, il lui propose le voyage. Elle a soif d’Ithaque – la poétique l’entraîne vers Calypso. Au nom d’ailleurs et d’autrefois, il rejette Ici et Maintenant où se dresse le poète dont l’éternité s’oppose à l’infini – comme le quotidien à la panique du sublime et l’amour de Philémon et Baucis aux fornications de Don juan. Les neiges d’antan sont là toujours. C’est nous qui n’y sommes plus et la nostalgie sans la présence du sanglot dans la gorge n’est bonne que pour les chansons. L’Aède a chanté les héros mais, de ses chants, je n’ai retenu ni glaive ni épée, mais un enfant effrayé par le casque de son père, le pleur d’un vieillard sur son fils tué, ou encore la mort d’un chien, le bain de vierges et nobles lavandières... Ne serait-ce pas là la part sacrée de l’épopée?»
Un viatique pour notre revue?
Karim De Broucker
MÉMOIRE POUR JEAN BLOT (1923-2019)
Notre ami Jean Blot, Alex, nous a quittés le 23 décembre 2019 à l’âge de 96 ans à Paris. Résistant, romancier, essayiste, critique, traducteur, président du PEN Club français et Secrétaire Général du PEN Club International il fut un inlassable passeur et défenseur de la littérature et de la liberté de l’esprit. Il fut pour nous un ami hors du commun, généreux et lumineux. Adieu. Nous pleurons notre ami et gardons précieusement le souvenir de sa voix, de son humour, de son talent, de son savoir immense, de son amour du monde et de la vie. Pour lui rendre hommage, nous avons demandé aux amis qu’il avait emmenés dans les pages de Phœnix d’écrire une courte carte d’amitié.
Pour la revue Phœnix, François Bordes & André Ughetto
L’humour et le panache. Panache, intelligence, lucidité, rêve, voici les premiers mots qui me viennent à l’esprit quand on me demande d’évoquer spontanément celui qui devint l’un de mes auteurs préférés ces dernières.années, et qui me fit ce don: le partage d’une amitié.
C’est au travers des méandres de nos humours que nous partagions la profondeur des sujets qui nous tenaient à cœur. C’est ainsi que son Moïse ou Le Juif Margolin nous rapprochèrent d’avantage que Les Cosmopolites que je ne lus que plus tardivement.
Bien sûr, nous parlions poésie et, bien qu’il ne se considérât pas comme un poète mais un prosateur, il écrivit un livre exemplaire: Le Roman, poésie de la Prose où se posent les questions essentielles sur ce point de notre actualité littéraire. En avance d’ailleurs, précurseur et intuitif, c’est dans son dernier ouvrage tourné certes sur le passé qu’il décèle l’avenir. En réponse à sa dédicace, la mienne: « Silence, pure présence de l’Absence, Trait d’union entre l’Éternité et le Temps».
Claudine Helft
Conversation avec Jean Blot. C’était le soir, on venait de l’enterrer au cimetière de Sainte Geneviève des Bois, puis on s’était retrouvé autour de Cristina, sa compagne, dans sa maison du square Montsouris. J’ai eu en partant et en regardant la façade l’impression fugace qu’il était assis au premier étage sur son fauteuil. Pincement. Le temps des fantômes. Je m’asseyais à côté de lui et nous parlions. Je savais que je n’oublierais pas. Quel était ce commerce si vivifiant, ces paroles qui ne voulaient ni imposer un point de vue comme le discours politique, ni rechercher la vérité en compagnie de Socrate? Et le filet de voix chemine, loin de tout oukase. En le quittant je me posais la question du statut de la conversation. On parle certes d’art de la conversation, mais c’est une façon de parler, il n’y a pas de livres, de bibliothèques, de biennales, de conversation, qu’en reste-t-il? Rien, semble-t-il. La trace du vol de l’oiseau dans le ciel, aurait dit Hofmannsthal. Et mon pas se faisait alerte, sur les pavés du square Montsouris, m’envolant presque et surprenant les passants que je croisais, animé d’une joie quasi musicale. C’est cette certitude qu’il s’agit bien d’un arc, mais qu’il n’y a rien pour le prouver, un art qui disparaît, un art qui se fond au milieu du dédale des choses quotidiennes. Et la mort de Jean Blot, c’est entre autres une conversation extraordinaire qu’on n’entendra ni ne reverra plus, ce très mystérieux mot fin à une œuvre invisible, éphémère et renouvelée et qui fut pour moi une des plus belles.
Jacques Damade
Les voitures d’Alex. L’autre jour, Alex, j’étais sur une petite route de montagne – et je pensais à vous. Je pensais à vous aussi parce que dans mes souvenirs de lecture et d’amitié, vous serez toujours associé à la voiture. La première fois que je vous ai vu, vous êtes arrivé, bondissant, en costume bleu, magnifique et tonnant contre le trafic
Alex était toujours en voiture. Il sautait sur le fauteuil du conducteur, prenait le volant et… en voiture! Un voyage. Un périple. On parle. On rêve. On va d’un point à une autre. Comme dans Allen de Valery Larbaud. Un trajet. On discute. On pense. On change à la vitesse du paysage qui défile. Le Séjour est le récit de tous ces petits & grands voyages. Il commence d’ailleurs ainsi: «C’était un jour comme on n’en fait plus. Plus jamais les voitures ne seront rares ni leur passage un chuchotement promettant l’aventure et demandant le secret.» Plus jamais les voitures d’Alex. Plus jamais. Heureusement, il nous reste ses livres.
Jean Martory
On dit souvent que les premiers moments sont décisifs dans une relation amicale ou amoureuse. Un style naît presque instantanément, une façon d’être à deux qui pourra évoluer, mais n’en marquera pas moins la relation à venir. J’ai rencontré Jean Blot aux Editions du Seuil, où je dirigeais à l’époque la collection Écrivains de toujours – sur la suggestion de Pierre Oster, je lui avais commandé un Nabokov. Dès qu’il est entré dans mon bureau, la couleur de la situation a changé, une ambiance nouvelle est née, qui devait beaucoup à son humour et à son élégance vestimentaire, corporelle, intellectuelle et verbale. Il était, par certains côtés, très français mais portait en lui quelque chose de slave et de britannique. Son élégance sans froideur pouvait recueillir la gentillesse et l’enthousiasme: «Nous ne nous en apercevons pas, mais nous vivons dans un réfrigérateur» m’avait-il die, faisant allusion à une formule de Nabokov qu’il avouait ne pas citer exactement… Très vite, dans ses paroles, était apparu ce «nous», qui transformait un projet professionnel en une aventure à deux. Eh bien, il ne disparut jamais: nous pouvions nous amuser comme des enfants tout en acceptant notre fonction et notre rôle dans le monde des grandes personnes, explorer notre monde personnel mais le faire grâce aux lumières de l’autre, et surtout avancer dans le monde en acceptant qu’on ne connaîtra jamais le fin mot de l’histoire. C’est tout cela, ce style, ce risque, cette couleur, que je conserve de lui aujourd’hui, précieusement, comme un trésor.
Jean-Luc Giribone
Cet Homme-là. Sitôt que je me retrouvais seul après une de nos conversations, même les derniers temps où il faisait belle figure, et quelle belle figure en effet contre l’épuisement, chaque fois ce murmure en moi : « Décidément! Il m’a encore dit ce que je n’avais jamais entendu, m’a encore montré les choses sous un angle inhabituel et révélateur», et ce sur tout sujet impromptu, de la poésie à la politique en passant par le désir et la révélation de l’homme par l’homme qu’il voyait dans le long cours de !’Histoire. Alex fut l’homme le plus jeune que j’ai rencontré. Et pourquoi? Parce qu’il avait une passion de vivre à la fois dévorante et pacifiante. Ne me racontait-il pas, l’œil éclairé de malice, qu’au cours de sa dernière opération, comme le cœur sous anesthésie le lâchait au bord de la mort, il vit le plus beau des paysages, lui qui avait parcouru le monde, et il me le décrit avec une précision indubitable autant qu’émerveillée. «Tout est à prendre dans la vie, voyez-vous, tout peut être une chance». Il en avait pourtant vu, des barbaries humaines, et en avait entendu qui donneraient lieu de douter que l’aventure humaine ait le moindre sens. Mais il pariait, pariait toujours. Y compris sur vous dès que vous arriviez au rendez-vous: sa qualité d’attention, son intelligence de l’autre confirmait que la courtoisie n’est pas affaire de bonnes manières mais, plus justement, de solliciter en l’autre sa meilleure part afin qu’il ne puise qu’en elle et laisse le reste.
Il y a des êtres qui ne font pas la leçon mais sillage. Jean Blot, notre Alex, en laisse un profond et gracieux en tous ceux qui l’ont vu et lu. Puissent les temps futurs ne pas étouffer cette possibilité d’Être.
Jean-Philippe Domecq
Nous t’avons aimé et nous t’avons lu. Nous avons vécu avec toi et adoré le faire. Nous avons tout pris de toi. Tant appris. Tu nous as tout donné. Tu n’as jamais cessé de donner, et tes livres ne cesseront jamais de nous donner de tes nouvelles. Ta vie, c’est ton œuvre et ton oeuvre est vivante. Nous avons tous avec toi la passion de Saint Pétersbourg et du monde russe, du judaïsme, de l’Amérique, des chats, de Flip le chien, du cosmopolitisme, des femmes et de l’amour, de la solitude du Mont Athos, des récits de voyage, toi le grand voyageur, de l’île de Skyros, des oursins de ta maison, des lys des sables et des tavernes de Magazia, d’Albert Cohen et de Vladimir Nabokov, d’Ivan Gontcharov, de Larry Durrell ou d’Eugène Ionesco, de Mozart comme de Moïse, nous avons tous avec toi, et grâce à tes livres, l’amour de Moscou où tu es né, de Paris où tu as vécu, de la rue du square Montsouris, de la Closerie et de chez Lipp, de la France que tu admirais, d’Albert Camus qui l’incarnait, nous avons tous la passion de Genève et de Jean Starobinski, de Manès Sperber, d’Yves Bonnefoy, de Denis de Rougemont, de Marcel Arland, Roger Caillois, Nathalie Sarraute, Louis Guilloux, des Nations Unies, de l’Unesco qui fut ton royaume, comme tu avais été roi en Corée, en Grèce, à Paphos, à New York, en Angleterre dont tu aimais les pensions, Shakespeare, le PEN Club, le Bloomsbury et Rupert Brooke.
Olivier Poivre d’Arvor
Toi, l’ami si fraternel qui nous a fait un merveilleux cadeau avant ton départ, ce livre exceptionnel, véritable chef-d’oeuvre, Le Séjour, pour nous dire ta singulière enfance; toi l’humaniste camusien qui t’es beaucoup interrogé sur la coexistence du Bien et du Mal, source de notre angoisse, mais aussi sur la nécessité vitale de l’Agapè, de l’Eros et de la Philia pour nous pauvres humains. Toi, celui de nos amis, toujours le plus aimé par les siens tout au long de son séjour. Toi, qui avait pourtant du mal à t’en convaincre, cherchant toujours plus de reconnaissance auprès de celles et ceux qui comptaient pour toi. Toi, toujours abordé par ceux qui t’ont aimé avec tant d’affectueux diminutifs, Poushok, par Arnold, ton père, Chourik, par Anna, ta mère, et par Sanson, ton grand père paternel, ou par tes tantes Fannie, Maroussia, Rosa, Dagmara. Toi, que ces compagnons de résistance pendant la guerre connaissaient sous le nom de Jean Blot, nom d’écrivain, plus tard, sous lequel te connurent les milieux littéraires. Toi, le poète conteur et romancier qui dès l’enfance écoutait ton pipeau les yeux fermés car il te contait le monde; toi, le généreux et le fidèle qui conta la vie de ton courageux cousin juif, Margolin, auquel tu devais d’avoir survécu à l’occupation allemande.
Toi, l’élégant à I’oeillet, qui a su nous offrir cette Angleterre qui fut pour toi » plus du tiers de toi-même « ; toi à qui il arrivait souvent de te parler en anglais, toujours pour te garder et te rendre courage; toi qui te disais alors ‘cesse de faire le Russe, le Français, le Juif…!’ en te traitant d’idiot quand tu éprouvais la nécessité de te moquer de toi.
Toi, Alexandre Blokh, le second, dernier vrai et grand ami de mon père, GEC, que tu as accompagné jusqu’à la fin de son séjour; toi, l’ami que j’ai aimé, toi, très cher Alex, mon si fraternel oncle d’adoption, ou grand frère, comme tu voudras, je te souhaite le bleu du ciel, et non plus le gris, comme tu la l’écrit, maintenant que tu as rejoint tes chers parents et notre chère Nadia, à Sainte-Geneviève des Bois. Tibi
Sylvestre Clancier
Parvenu à l’âge où son séjour touche à sa fin, Alex a tiré au clair nombre des énigmes que nous soumet l’existence. Mais c’est avec un humour qui désarçonne; ou, plutôt, c’est cet humour même qui constitue l’énigme. D’une phrase, il vous introduit dans ce monde où lui seul connaît les réponses aux questions qu’il pose.
Ses aphorismes, ses paradoxes sur la vieillesse donnent ainsi à réfléchir, à rire, à s’attendrir. «Menacé par le gâtisme, m’écrie-il, j’ai décidé de me lancer dans la physique quantique.»
Ou bien, au téléphone: «J’aimerais bien que vous veniez me voir avant que je ne parte pour la Grèce, car, après trois mois passés avec les ânes et les chèvres, je ne parlerai plus que l’âne et le chèvre !»
Et la dernière fois, baissant la voix, écartant d’un hochement de tête les objections qu’il pourrait lui-même formuler: « Vous savez, mon cher, vieillir est une grande consolation. » Il ne rit plus et me regarde dans les yeux – ai-je compris qu’il vient de me confier son trésor?
Thierry Laget
Cher Alex,
La peinture fut l’une de vos grandes passions, assouvie avec un appétit insatiable et un plaisir contagieux. Son goût vous fut donné en héritage par votre père, qui vous apprit à regarder. Une intelligence vous fut transmise – à laquelle votre oncle Vitale, historien d’art éminent et marchand renommé, découvreur, tout jeune homme, d’un Rembrandt à l’arrivée de votre famille à Berlin dans les années vingt, ami de Roberto Longhi, ne fut sans doute pas étranger. L’après-midi où, votre père vous écoutant tenter de l’impressionner en discourant sur les croisades, devant la Prise de Constantinople de Delacroix, devait vous inviter à oublier le récit, pour ne regarder que la main de l’une des femmes représentées et cette main seule, demeurait gravée en vous. Votre entrée dans la compréhension du langage fait, non de mots mais de matière, qu’est la peinture, datait de ce jour, disiez-vous. La peinture fut l’un de vos lieux de mémoire, de la mémoire de vos émotions les plus chères et de votre humaine compréhension des sentiments qui vous reliaient si profondément à ceux qu’en reprenant les mots de Villon, vous aimiez appeler vos «frères humains». Il vous arrivait de confier que certains tableaux «faisaient mal, tant ils vous exaltaient».
La géographie de ce territoire tout intérieur, que durant neuf décennies vous aurez habité avec tant de ferveur, était à l’échelle des cinq continents qu’il vous fut donné de parcourir et les musées du monde en étaient le dédale, sans cesse réemprunté, au sein duquel le souvenir des états que les tableaux aimés avaient suscités en vous, était conservé, intact. Le Christ enfant de Zurbaran du musée Pouchkine était de ces toiles chéries.
Vous accompagner dans ce dédale était pure grâce; vos mots, éclairant de leur force ce qui, de n’avoir pas été perçu – regarder était pour vous un exercice exigeant de soi, conduit dans une attention suraiguë et simultanée à tous les sens tenus en éveil – serait, sans eux, sans vous, demeuré dans l’ombre.
Votre ultime visite, d’une douceur exquise, d’une tendresse infinie, dans la compréhension des ressorts les plus intimes de l’homme, de ses doutes, des raisons qui l’entraînèrent sur le chemin de l’abstraction – aura été pour Mondrian. Plus jamais, nous ne pourrons revoir la petite silhouette penchée au bord de l’eau à l’arrière-plan de la vue d’une Ferme près de Duivendrecht, la poésie de son reflet et son humilité toute protestante, sans penser à vous, la portée devenue soudain éthique de cette toile.
Notre regard est, à jamais, orphelin du vôtre.
Véronique Koehler
Alex a été un homme universel. Juif, russe familier de la chrétienté orthodoxe, écrivain français maniant somptueusement la langue de Molière, fin connaisseur de la littérature britannique, grec de cœur, amoureux de l’Hellade éternelle et citoyen de Skyros, sa nouvelle patrie, porteur d’une immense culture, il a enrichi le dialogue entre les civilisations et incarné de manière exemplaire l’esprit œcuménique en ces temps de provincialisme planétaire. Cette ouverture à l’universel fut la source de sa lucidité, de sa sagacité, de sa sagesse profonde empreinte d’un humour délicieux et dépourvue de toute illusion. Elle a aussi nourri sa générosité intarissable et son amitié bienfaisante pour un grand nombre d’entre nous, hommes et femmes venant des horizons les plus divers. Il restera toujours un ami inoubliable et une espérance lumineuse pour l’avenir.
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