Écrit en 2015, Tout sera paysage retrace la grande expérience que Jean Blot a des voyages dont beaucoup sont liés à sa carrière de diplomate à l’ONU et l’Unesco. Il cite ainsi cette promesse de Supervielle : « Tout sera paysage ». Une promesse tenue si l’auteur devient ce traducteur de la réalité, exprime la joie, les peines et les secrets qu’un œil ou des sens non avertis ne saurait deviner.
D’une très grande érudition, ce récit commence par Skyros, île plus que chère au narrateur qui tutoie là la mer et le soleil, un soleil qui ne peut, l’âge venant, l’embrasser comme auparavant. En route ensuite pour ces pays qui ont recouvré la liberté. Prague d’abord, la ville des plus mystérieuses où le secret est partout. Bucarest ensuite, où Ovide a chanté et où est né ce sentiment occidental, la nostalgie. Un voyage qui passe aussi par Budapest, Varsovie et la Russie profonde.
Vient le tour des îles qui partagent un même destin. La mer fait ainsi le siège de la conscience et l’oblige à découvrir à la fois ses limites et sa liberté illimitée. Chypre qui « fascine le regard puis le cœur » ; Rhodes où Jérusalem s’est incarnée grâce aux chevaliers-hospitaliers de l’ordre de Malte ; Santorin où fut, dit-on, érigée l’Atlantide qui repose désormais au fond des eaux. Enfin l’incohérente Crète, trop grande pour être une île, mais qui respire toujours la gaieté de la civilisation minoenne.
Après Carthage, Jean Blot gagne Lugano, Londres, les rives de l’Orénoque et Manaus, ville étrange « courbée sur son destin ». Il y a, dans ce texte poétique, l’accent d’un au revoir qui émeut et intrigue à la fois. Comme une invitation à suivre les pas de cet homme qui sait si bien conter ce que le paysage veut dire.
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